D’après une déclaration lors d’un point de presse de l’UNICEF publié mercredi 20 novembre à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, 460 millions d’enfants à travers le monde vivaient dans des zones de conflit en 2023.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés a révélé l’impact de la guerre israélienne contre Gaza sur les enfants palestiniens, dans une déclaration publiée mercredi 20 novembre à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance.
« Les bombardements aveugles israéliens sur Gaza ont tué plus de 42 000 Palestiniens, dont au moins 16 000 enfants, tandis que des milliers d’entre eux sont grièvement blessés, créant des handicaps à vie. Au moins 25 973 enfants sont devenus orphelins, tandis que d’innombrables autres sont toujours portés disparus, ensevelis sous les décombres de quartiers détruits », a indiqué le communiqué.
Ces chiffres soulignent la terrible réalité de la guerre en cours menée par Israël contre le peuple palestinien, qui cible sans discrimination tous les secteurs de la société, en particulier les enfants, au mépris flagrant du droit international et des résolutions des Nations-Unies, d’après le communiqué.
La guerre génocidaire israélienne en cours dans la bande de Gaza a entraîné le déplacement forcé de 2 millions de Palestiniens et a causé d’importantes dévastations aux habitations, aux écoles, aux universités, aux hôpitaux, aux lieux de culte et au tissu social et l’infrastructure globale de Gaza, a noté le texte.
« Ces enfants continuent de subir des violations sans précédent de leurs droits fondamentaux en raison des politiques et des pratiques des forces d’occupation israéliennes et des milices de colons », a souligné le ministère palestinien tout en réaffirmant son engagement à garantir que les enfants palestiniens soient protégés par le droit international.
167 enfants tués en Cisjordanie
Les enfants palestiniens en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, ont été également touchés par les agressions israéliennes.
« Les forces de l’occupation ont tué délibérément plus de 720 Palestiniens, dont au moins 167 enfants, depuis le 7 octobre 2023 », a indiqué le ministère.
En outre, les enfants en Cisjordanie sont soumis à la détention arbitraire et les poursuites devant les tribunaux militaires illégaux d’Israël, en violation flagrante du droit international, notamment de la Convention relative aux droits de l’enfant, qui garantit une protection spéciale aux enfants contre les arrestations et la torture.
A Jérusalem, environ 70 Palestiniens, dont des enfants, sont actuellement assignés à résidence en raison de restrictions renforcées depuis octobre 2023.
La Knesset israélienne a promulgué une loi discriminatoire en novembre 2024, autorisant la détention d’enfants palestiniens de moins de 14 ans, marquant une dangereuse escalade dans la violation des droits des enfants et aggravant encore leurs souffrances.
L’interdiction des activités de l’UNRWA à Gaza et à Jérusalem-Est par Israël a porté encore davantage atteinte aux droits fondamentaux des réfugiés palestiniens, en particulier des enfants.
« L’UNRWA est le principal fournisseur d’éducation pour plus de 660 000 enfants dans la région, et cette interdiction constitue une grave menace pour leur accès à l’éducation. En outre, l’UNRWA gère plus de 130 établissements de santé qui fournissent des soins médicaux essentiels aux enfants. Cette interdiction entravera l’accès aux services de santé essentiels, aggravant encore les souffrances des enfants déjà confrontés à de graves conditions humanitaires ».
Le ministère des Affaires étrangères a appelé ainsi la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour garantir le respect par Israël de toutes les conventions et de tous les traités internationaux, en particulier la Convention relative aux droits de l’enfant.
Le ministère exhorte donc les Etats à imposer un embargo complet sur les armes à Israël et à adopter des sanctions diplomatiques et économiques décisives pour mettre un terme à ses violations continues des droits des Palestiniens.
Outre Gaza, l’invasion israélienne contre le Liban a laissé des victimes parmi les enfants.
L’Unicef a alerté, samedi 19 octobre, que plus de 200 enfants ont été tués au Liban, près de deux mois après l’invasion israélienne, soit en moyenne « plus de trois » par jour.
Selon le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance, un peu plus de 1 100 enfants ont été blessés durant la même période.
Les enfants de la Palestine, du Liban mais aussi au Soudan font face à une vie sombre due aux guerres et aux conflits qui frappent leurs pays.
La famine comme répercussion du conflit armé au Soudan menace la vie de milliers d’enfants au Soudan.
Plus de 700 000 enfants risquent de souffrir de la forme la plus mortelle de malnutrition cette année d’après une déclaration de l’UNICEF en février.
A l’international, où les crises perdurent et se multiplient, les enfants sont les premières victimes.
D’après une déclaration de l’UNICEF publiée mercredi 20 novembre, 460 millions d’enfants à travers le monde vivaient dans des zones de conflit en 2023. « Ces situations nécessitent un engagement fort des Etats », indique l’organisation.
Chaque enfant privé de sécurité et de soutien est une occasion ratée pour l’humanité
La directrice régionale de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Adele Khodr, a déclaré mercredi à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, que cette année a été marquée par des violences dévastatrices au Moyen-Orient – notamment au Soudan, au Liban et en Palestine – tandis que des conflits prolongés se poursuivent en Syrie et au Yémen. « Les enfants sont les principales victimes de ces conflits, victimes de meurtres, de mutilations, de souffrances inimaginables, de déplacements et de traumatismes »
La responsable de l’UNICEF explique que dans ces régions touchés par les conflits, de nombreuses écoles, hôpitaux et infrastructures essentielles sur lesquels les enfants comptent ont été détruits, les laissant sans les espaces sûrs, ni systèmes de soutien dont ils ont besoin pour grandir et s’épanouir.
D’autres enfants sont exploités par des groupes armés ou mariés à un âge préococe.
« Chaque enfant privé de sécurité et de soutien est une occasion ratée pour l’humanité pour avancer vers un avenir pacifique et stable. Chaque salle de classe détruite, chaque vaccination manquée et chaque moment de violence ou d’abus nous éloignent encore plus de la vision d’un monde où chaque enfant a le droit de grandir dans un environnement sûr et doit avoir accès à une chance équitable d’atteindre son potentiel » conclut la responsable qui va prendre sa retraite jeudi 21 novembre.
« Avant ma retraite, je fais le flash back de ces dernières décennies, de la signature de la CDE, cette convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, le traité des droits de l’homme le plus largement ratifié de l’histoire, avec 196 pays qui la soutiennent. Mais malheureusement, j’ai vu au fil des ans, les pays ignorer de manière flagrante ces accords internationaux », conclut Khodr.