Entretien avec le Professeur PRAO Yao Séraphin réalisé par Connetionivoirienne.net
Le 66e sommet ordinaire de l’organisation régionale, qui s’est tenu le 15 décembre à Abuja (Nigeria), a acté le divorce de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger, fondée en septembre 2023, avec la CEDEAO. Théoriquement, ces trois pays cesseront officiellement d’être membres de la CEDEAO à partir du 29 janvier 2025. Il revient à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de mettre en place une période de transition du 29 janvier au 29 juillet 2025. Ces six mois sont censés donner aux pays de l’AES le temps de régler les modalités de leur départ. Face à cette situation, le président de LDCI, le professeur PRAO YAO SERAPHIN, répond aux questions de connnectionivoirienne.net.
Réponse : En 1975, les pays membres avaient de bonnes idées et de beaux objectifs
La CEDEAO a été créée par les Chefs d’État et de Gouvernement de quinze pays d’Afrique de l’Ouest, lors de la signature le 28 mai 1975 à Lagos, au Nigeria, du Traité de la CEDEAO. Le Traité de Lagos a été signé par les Chefs d’État et de Gouvernement du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Liberia, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Nigeria, de la Sierra Leone, du Sénégal et du Togo, avec pour mission déclarée de promouvoir l’intégration économique dans la région. Son but est de promouvoir la coopération et l’intégration avec l’objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine. Concrètement, la Communauté a pour objectif de promouvoir la coopération et l’intégration dans la perspective d’une union économique de l’Afrique de l’Ouest, en vue d’élever le niveau de vie de ses peuples, de maintenir et d’accroitre la stabilité économique, de renforcer les relations entre les États membres et de contribuer au progrès et au développement du continent africain. En 1990, son pouvoir est étendu au maintien de la stabilité régionale avec la création de l’Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group, groupe militaire d’intervention qui devient permanent en 1999. En 2024, la CEDEAO compte 15 États membres. En 2020, le produit intérieur brut global des États membres de la CEDEAO s’élève à 686 milliards de dollars américains.
Bien qu’au départ son rôle soit purement économique, la CEDEAO s’est assez vite intéressée au maintien de la paix. C’est en effet une condition essentielle pour qu’une union puisse se réaliser. Par ailleurs, la CEDEAO crée des infrastructures régionales en matière de transports et de télécommunications.