Vendredi, des centaines de manifestants ont défilé au Tchad pour exiger le retrait des troupes françaises, une semaine après l’annonce de la fin d’un accord militaire entre le pays et son ancien colonisateur. Cette décision intervient dans le contexte d’une révision des partenariats stratégiques du Tchad, qui cherche à redéfinir ses alliances en fonction de ses priorités nationales.
À N'Djamena, capitale tchadienne, les manifestants ont scandé des slogans tels que "Le Tchad pour nous, la France dehors", et certains arboraient des pancartes revendiquant "Nous ne voulons pas voir un seul Français au Tchad".
Le Tchad a récemment annoncé la résiliation de son accord de coopération militaire avec la France, précisant qu'il visait à redéfinir ses relations internationales. Bien que la France ait maintenu environ 1 000 soldats dans le pays, aucune date n’a été fixée pour leur départ.
Certains manifestants se sont rendus sur une base aérienne où sont stationnées les troupes françaises, exigeant leur évacuation. D’autres se sont rassemblés devant l’ambassade de France, protégée par un important dispositif de sécurité mis en place par l’armée tchadienne.
"Nous ne voulons plus de la présence française au Tchad", a affirmé le Dr Hissein Massar, ancien ministre de la Santé publique, ajoutant que "cette protestation cessera lorsque les Français auront quitté le pays."
La France reste l’un des derniers acteurs occidentaux à maintenir une présence militaire importante en Afrique centrale, après s’être retirée du Mali, du Niger et du Burkina Faso, où elle avait déployé des troupes dans la lutte contre les groupes djihadistes. Ces pays ont désormais cherché à renforcer leurs liens avec la Russie, notamment via la présence de mercenaires dans la région sahélienne.
Le Tchad, dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno depuis la mort de son père en 2021, a récemment prolongé sa période de transition politique, ce qui a également déclenché des manifestations. Toutefois, le gouvernement a précisé que la fin de l'accord militaire avec la France ne remettait pas en cause les liens historiques entre les deux nations, et que le Tchad souhaitait continuer à collaborer avec la France dans d’autres domaines d’intérêt commun.