La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso a annoncé, vendredi, la dissolution du gouvernement et la révocation du Premier ministre Apollinaire Joachim Kyelem de Tambela. Cette décision a été officialisée par un décret signé par le chef de la junte, Ibrahim Traoré.
En attendant la formation d’un nouveau gouvernement, les membres du cabinet sortant continueront d'exercer leurs fonctions. Ce remaniement intervient alors que la transition censée ramener le pays à un régime civil est de plus en plus critiquée en raison de son prolongement.
Arrivée au pouvoir en septembre 2022 après un deuxième coup d’État en moins d’un an, la junte avait justifié sa prise de pouvoir par la montée de l’insécurité. Cependant, la situation reste extrêmement préoccupante, avec près de la moitié du territoire hors du contrôle de l’État, tandis que les attaques des groupes extrémistes affiliés à al-Qaïda et à l’État islamique continuent de déstabiliser le pays.
Le Burkina Faso, aux côtés du Niger et du Mali, s’est progressivement éloigné de ses partenaires traditionnels, tels que la France et la CEDEAO. En mai dernier, la junte a décidé de prolonger la transition de cinq ans, une mesure qui a provoqué de nouvelles critiques de la communauté internationale.