Les crypto-monnaies et le plastique pourraient être taxés comme l’aviation et les énergies fossiles afin de mobiliser davantage d’argent en faveur du climat et au bénéfice des pays en développement, propose jeudi le groupe de travail créé par la Barbade, la France et le Kenya.
Ces trois pays, rejoint depuis par d’autres, réfléchissent à des prélèvements dits de « solidarité mondiale » sur des secteurs d’activités polluants, et qui pourraient aussi générer des centaines de milliards de dollars.
« Les engagements financiers publics actuels ne suffisent pas, nous devons donc envisager des taxes », a lancé la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley à la tribune de la COP29, centrée sur les questions de finance.
« Entre le secteur maritime, l’aérien et les énergies fossiles, nous sommes facilement autour de 350 milliards de dollars par an », a-t-elle estimé lors d’une conférence à Bakou cette semaine.
Les experts chargés de réfléchir à leur mise en place proposent dans un rapport d’étape publié jeudi d’étendre la réflexion aux crypto-monnaies, aux producteurs de plastique ainsi qu’à une taxe sur les super-riches, qui est poussée par le Brésil dans le cadre de sa présidence du G20.
« Les crypto-monnaies ont une empreinte environnementale significative », en raison de l’énergie très importante qu’elles consomment, rappelle le rapport.
Une taxe les ciblant pourrait reposer soit sur les transactions elles-mêmes, avec un revenu évalué à des « dizaines de milliards par an », soit sur la consommation d’électricité associée, pouvant générer 5,2 milliards de dollars par an, selon des chiffres de chercheurs du FMI cités dans le rapport.
La contribution du secteur du plastique est pour sa part évoquée au moment où des négociations dans le cadre de l’ONU doivent potentiellement déboucher à Busan (25 novembre-1er décembre) sur un traité international pour mettre fin à la pollution mondiale générée par cette industrie.
« La taxe serait pensée comme une source de financement pour soutenir les pays en développement dans leurs actions contre la pollution plastique », soulignent les auteurs, reprenant une estimation de recettes de 25 à 35 milliards de dollars annuels.
Ces nouvelles pistes s’ajoutent aux taxes déjà envisagées sur l’extraction d’énergies fossiles, le transport maritime, l’aviation ou encore les obligations et les actions.
Les trois pays qui portent ce projet ont formé à la COP29 une coalition politique de 17 membres, dont l’Espagne, l’Union africaine et l’Union européenne. Le Brésil a signalé qu’il envisageait de la rejoindre.