02/18/2025
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En Iran, la réponse de l’ayatollah Khamenei aux frappes d’Israël illustre l’actuel dilemme de Téhéran

INTERNATIONAL - Une absence de représailles stratégique. Alors qu’Israël a lancé samedi des frappes aériennes sur l’Iran, en s’en prenant à des sites militaires de Téhéran, la réponse du guide suprême iranien ce dimanche 27 octobre illustre la délicate position iranienne dans l’escalade du conflit dans la région.

Les frappes de l’Iran sur Israël déclenchent des scènes de liesse à Beyrouth et à Gaza

Publiquement revendiquée par Israël, un fait rarissime, cette attaque contre l’Iran n’a pas provoqué de réaction démesurée de la part de l’ayatollah Ali Khamenei. Dans une déclaration partagée sur X, le leader iranien s’est contenté de dire que le régime sioniste faisait « une erreur de calcul à l’égard de l’Iran ».

« Ils n’ont toujours pas réussi à comprendre correctement la puissance, l’initiative et la détermination du peuple iranien. Nous devons leur faire comprendre ces choses », a simplement déclaré l’ayatollah, qui précise qu’il ne faut « ni exagérer ni minimiser » les frappes menées par Israël.

Ali Khamenei n’a donc pas directement appelé à une riposte, préférant laisser aux autorités iraniennes le choix de la mesure à prendre, « dans le meilleur intérêt de la nation et du pays ». Des déclarations surprenantes au moment où une nouvelle escalade du conflit semblait pourtant redoutée par de nombreux pays et observateurs.

L’Iran est « coincé »

La balle étant désormais dans le camp iranien, des représailles militaires contre l’État hébreu semblaient légitimes. Mais ce dimanche, ce sont plutôt les réponses diplomatiques qui se sont d’abord imposées par la voix du chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi qui a invité le secrétaire général de l’ONU à réunir « une réunion urgente du Conseil de sécurité pour prendre une position décisive et condamner cette agression ».

Peu après, le président iranien Massoud Pezeshkian a affirmé que la République islamique ne cherchait pas la guerre, mais a promis une « réponse appropriée » aux frappes israéliennes de la veille sur des sites militaires iraniens.

Selon Associated Press, citant plusieurs experts, cette posture relativement inédite montre surtout l’impasse du régime de Téhéran. Condamné à répondre par la force, au risque de subir une réponse israélienne plus forte qui dévoilerait ses faiblesses. « L’Iran minimisera l’impact des frappes, qui sont en fait assez graves », anticipait par exemple Sanam Vakil, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord du groupe de réflexion Chatham House. À l’inverse, une absence de riposte enverrait « un signal de faiblesse », comme l’explique Thomas Juneau, professeur à l’Université d’Ottawa cité par AP.

Une incertitude sur la position à adopter qui s’explique aussi, selon Sanam Vakil, par l’incertitude causée par le résultat de la présidentielle américaine. Sans oublier des « contraintes militaires et économiques » qui « coincent » l’Iran à l’heure actuelle. En cause ? L’affaiblissement évident de son principal allié contre Israël, le Hezbollah.

Rouvrir des négociations

Cité par l’AFP, Joost Hiltermann, directeur du programme Moyen-Orient de l’International Crisis Group, souligne le fait que les États-Unis ont poussé pour que les représailles israéliennes soient « proportionnées pour que l’Iran n’ait pas besoin de répondre ». Une opération israélienne finalement limitée à dessein, comme le confirme indirectement le Premier ministre israélien. Benjamin Netanyahu a ainsi déclaré ce dimanche que l’attaque « précise et puissante » de samedi a « atteint tous ses objectifs », alors qu’elle n’a pas causé de dommages majeurs à son ennemi.

Une réponse diplomatique plutôt que militaire de l’Iran aurait aussi pour but d’engager de nouvelles négociations pour faire baisser la tension dans la région. Avec un double objectif pour Téhéran. Celui d’ouvrir la porte à un nouvel accord nucléaire avec les États-Unis, qui permettrait à terme d’assouplir les sanctions internationales qui pèse contre le pays. Une volonté d’ailleurs prouvée par les récentes déclarations du président iranien Masoud Pezeshkian, qui assumait en août ne voir « aucun mal » à s’engager avec son « ennemi ».

Dans le même temps, l’armée iranienne a rédigé samedi un communiqué affirmant qu’à l’heure actuelle un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et au Liban est plus important que des représailles contre Israël. D’ailleurs, de nouvelles négociations sont attendues ce dimanche à Doha pour entrevoir l’idée d’une trêve à Gaza.

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