02/18/2025
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AfriqueChronique

Ressources naturelles. L’Égypte et le Soudan rejettent fermement un accord sur le partage des eaux du Nil

C’est un accord sans unanimité auquel, ce 13 octobre, six pays du bassin du Nil ont abouti. Ces pays se sont entendus sur un partage équitable des ressources du fleuve, à la grande opposition de l’Égypte comme du Soudan. Ces deux États, très dépendants des eaux du Nil, ont affirmé leur ferme opposition, dans un contexte régional tendu.

Ce 13 octobre à Entebbe, en Ouganda, un accord sur l’utilisation équitable des ressources en eau du bassin du Nil a été signé. Selon The Independent qui en retrace les enjeux, ce statut qui instaure un “cadre de coopération” a rassemblé dix pays et a été formellement confirmé par l’Union africaine.

L’Égypte, pourtant membre fondateur de l’Initiative du bassin du Nil, s’est toujours tenue à un accord datant de 1929. Cet accord départageait l’Égypte et le Soudan, accordant à la première 55,5 milliards de mètres cubes et au second 18,5 milliards de mètres cubes, sur un total de 84 milliards de mètres cubes. En 1959, l’Égypte et le Soudan indépendants renouvelaient les termes de cet accord portant sur le partage du contrôle et de l’utilisation des eaux du Nil. Ce double accord, signé pour le premier sous l’époque coloniale de l’Empire britannique, ne tient pas compte des autres pays riverains du bassin du fleuve qui réclament désormais un accord plus équitable.

Aussi, malgré la déclaration officielle faussement unanime, le refus de l’Égypte comme du Soudan, deux pays très dépendants du fleuve, indique que l’avenir de cet accord est d’ores et déjà peu établi.

Selon le Daily News Égypte, Soudan comme Égypte considèrent que cet accord conclu en Ouganda contrevient au droit international établi et n’est contraignant pour aucune des deux nations. Les deux pays soulignent également qu’ils ont “toujours cherché à établir un mécanisme consensuel et inclusif de collaboration entre tous les États du bassin du Nil”, indique le titre égyptien.

La soif égyptienne

Le ministre égyptien de l’Irrigation et des Ressources en eau, Hani Sewilam, est même monté au créneau, indique pour sa part Egypt Today. Il a appelé les États qui ont ratifié l’accord d’Entebbe à revoir leurs positions et à reprendre les pourparlers sur la coopération entre les pays du bassin du Nil d’une manière qui ne porte préjudice à aucun d’entre eux. Selon Ahram Online en anglais, Hani Sewilam a estimé que l’accord ne respectait en rien le principe de consensus, seule une partie des pays riverains ayant signé et ratifié l’accord.

Le manque d’eau chronique en Égypte constitue le nœud de l’opposition égyptienne. Egypt Today note que le ministre a souligné que l’Égypte souffrait d’une pénurie d’eau et ne renoncerait pas à un seul mètre cube d’eau, exprimant son rejet de la forme actuelle de l’accord d’Entebbe.

Ahram Online étaye en chiffres cette réalité de la soif égyptienne. Le pays a besoin d’environ 114 milliards de mètres cubes d’eau par an, tandis que ses ressources en eau disponibles sont estimées à environ 59,6 milliards de mètres de cubes par an, dont 90 % dépendent du Nil.

Un contexte régional tendu

Cet accord établi en Ouganda intervient en outre dans un contexte régional tendu. The Independent rappelle ainsi que l’Égypte voit en effet d’un très mauvais œil la construction et la mise en fonction par l’Éthiopie d’un barrage sur le Nil Bleu, un affluent clé du Nil.

Une construction pharaonique censée assurer à Addis-Abeba la production de l’électricité dont elle a cruellement besoin. Mais, pour l’Égypte, ce barrage en amont de sa part du Nil signifie que ses réserves d’eau dépendront aussi du bon vouloir de l’Éthiopie.

Le Caire a d’ailleurs renforcé son avancée politique et militaire dans la Corne de l’Afrique par un net rapprochement avec la Somalie, avec notamment la possibilité de déployer des soldats sur le terrain somalien et la livraison d’armes.

Des gestes en opportunité stratégique puisque Mogadiscio voit également d’un mauvais œil la volonté de l’Éthiopie d’obtenir un accès à la mer via un port situé dans le Somaliland.

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