Le leader d’Urgences panafricanistes a été condamné plusieurs fois en France pour incitation à la haine raciale. Sa nationalité française lui avait été retirée en juillet.
Le panafricaniste béninois Kemi Seba, connu pour ses virulentes prises de positions anti-occidentales et qui s’est vu retirer la nationalité française en juillet, a été interpellé à Paris le 14 octobre, a appris l’AFP de source proche du dossier.
De son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, l’ancien leader de la Tribu Ka, groupuscule qui revendiquait son antisémitisme et prônait la séparation entre Noirs et Blancs avant d’être dissout par le gouvernement français en 2006, a été condamné plusieurs fois en France pour incitation à la haine raciale. Le motif de l’interpellation n’a pas été précisé à ce stade.
Relais d’influence de la Russie
L’activiste panafricaniste avait déclaré au mois d’août dernier avoir reçu un passeport diplomatique nigérien. « En réponse à la procédure de déchéance de ma nationalité, commise par la Françafrique contre ma personne […], le général révolutionnaire et visionnaire Abdourahamane Tiani, chef de l’État du Niger, accompagné des valeureux membres du CNSP […], a décidé de m’octroyer le passeport diplomatique, eu égard au combat que je mène depuis 25 ans pour l’Afrique, et ce, au péril de ma vie », avait-il écrit sur sa page Facebook.
Une annonce qui était intervenue après le retrait de sa nationalité par les autorités françaises et au lendemain d’un discours très critique d’Abdourahamane Tiani à l’encontre de la France. Quelques mois plus tôt, Kemi Seba, 42 ans, né à Strasbourg de parents béninois naturalisés français, avait brûlé publiquement son passeport français. Il possède toujours la nationalité béninoise.
Bénéficiant d’une aura certaine sur les réseaux sociaux, l’activiste est accusé d’être un relais d’influence de la Russie sur le continent. Au Niger, où Moscou a gagné en influence, il a ses entrées jusqu’au plus haut sommet de l’État. Kemi Seba s’est aussi félicité de la création de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, tous en rupture de ban avec la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).