En République démocratique du Congo (RDC), le procureur général près la Cour de cassation de la capitale, Kinshasa, demande la recherche active des évadés de la prison centrale de Makala le 1er septembre 2024. Ils doivent être « arrêtés » et « traduits devant les juridictions compétentes » exhorte le magistrat. Un appel qui survient dans un climat de tensions entre la magistrature et le ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Même si le gouvernement de RDC n’a jamais confirmé des cas d’évasion lors de la tentative du 1er septembre 2024, certaines sources sécuritaires et gouvernementales sont d’avis qu’il y a bel et bien eu des évasions. À cela s’est ajouté, selon la correspondance du procureur général près la cour de cassation, ceux qui ont quitté cette prison « en dehors de tout critère légal ».
« Recrudescence »
Le procureur Firmin M’vonde dit constater que, depuis près de trois semaines, on « observe dans la ville de Kinshasa la recrudescence des cas d’extorsion, de vol et d’atteinte à la vie humaine ». C’est le cas d’un meurtrier – condamné à mort – mais libéré quelques mois après. Il a ensuite été repris pour une tentative de meurtre. Un autre cas, cette fois un magistrat condamné à trois ans de prison en janvier dernier mais qui a quitté la prison huit mois après.
Bras de fer
Derrière cette correspondance, disent plusieurs sources à Kinshasa, se cache un bras de fer entre des magistrats et le ministre de la Justice, Constant Mutamba, homme-orchestre des libérations massives des détenus à Makala depuis sa nomination. D’après son entourage, les listes des prisonniers libérables sont établies – conjointement – par une commission des magistrats et l’administration pénitentiaire.