L’Egypte confirme qu’elle suit de près les développements de la construction du Barrage de la Renaissance et les phases de remplissage et prendra les mesures nécéssaires pour garantir son existence et sa sécurité hydrique
L’Egypte a envoyé une lettre au Conseil de sécurité des Nations Unies dénonçant les agissements de l’Ethiopie concernant le cinquième remplissage du « Barrage de la Renaissance », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié dimanche 1er septembre.
Le ministre des Affaires étrangères, de l’Emigration et des Epatriés égyptiens, Badr Abdelatty a souligné que l’Egypte réaffirme son rejet sans équivoque des politiques unilatérales de l’Ethiopie qui sont contraires aux normes et aux principes du droit international et qui constituent une violation flagrante de la Déclaration de principes de 2015 et du communiqué du Conseil de sécurité le 15 septembre 2021.
L’Egypte assure que les déclarations du premier ministre éthiopien, sur la saisie d’une quantité d’eau du Nil Bleu cette année et sur l’achèvement de la construction du barrage éthiopien, sont inacceptables.
« Les déclarations d’Abiy Ahmed sont une continuation de l’approche déconcertante de l’Ethiopie envers ses voisins et menacent la stabilité de la région », a indiqué le communiqué.
L’Egypte a affirmé que les négociations ont cessé avec l’Ethiopie en raison des agissements d’Addis Ababa qui veut imposer le fait accompli et n’a aucune volonté politique de parvenir à une solution, indique le communiqué.
Abdelatty a affirmé que les agissements illégaux de l’Ethiopie auraient un impact négatif sur l’Egypte et le Soudan.
« L’Egypte suit de près les développements de la construction du Barrage de la Renaissance et les phases de remplissage », a-t-il dit.
L’Egypte prendra les mesures nécéssaires afin de garantir son existence et sa sécurité hydrique en accord avec la Charte des Nations Unies.
Il est à noter que le Comité suprême de l’eau du Nil s’est réuni la semaine dernière sous la présidence du Premier ministre égyptien et a souligné le droit de l’Egypte à défendre sa sécurité hydrique.
Le Comité a examiné les moyens de renforcer la coopération entre les pays du bassin du Nil, pour attirer des fonds et lancer des projets de développement en Afrique ce qui permettra d’éviter les tensions et la pauvreté auxquelles les politiques éthiopiennes peuvent aboutir.
Addis-Abeba avait annoncé, le 29 août dernier, avoir mis en service deux nouvelles turbines du Grand barrage de la Renaissance (GERD) qui s’ajoutent aux deux autres déjà fonctionnelles depuis 2022.
De même, l’Ethiopie a annoncé la fin de la construction en béton du corps du barrage.
Lancé en 2011 par l’Ethiopie, le barrage de la Renaissance est considéré comme la plus grande construction hydroélectrique d’Afrique. Il est situé à la source du Nil Bleu, le principal affluent du Nil qui se forme au Soudan à Khartoum à la confluence avec le Nil Blanc.
L’Egypte et le Soudan ont à plusieurs reprises dénoncé ce projet demandant l’arrêt du remplissage du barrage tant qu’aucun accord n’a été conclu sur ses modalités de fonctionnement entre Addis Abeba et les pays en aval.