Du 20 au 22 août 2024, une troisième réunion ministérielle s’est tenue en Angola entre des délégations rwandaise et congolaise concernant le conflit dans l’est de la RDC. Mais, selon diverses sources, ces discussions à Luanda n’ont pas encore conduit à des avancées significatives.
La troisième réunion ministérielle entre les délégations rwandaises et congolaises s’est achevée ce 22 août 2024 à Luanda, en Angola. Débutée le 20 août sous l’égide des autorités angolaises, cette rencontre avait pour objectif de faire progresser le processus de paix dans l’est de la RDC. L’armée congolaise et ses alliés y sont en confrontation avec le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda.
Facilitée par le ministre angolais des Affaires étrangères Tete António, cette session a réuni son homologue congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, ainsi qu’Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères et de la coopération internationale.
Malgré l’optimisme affiché par les parties, de nombreux défis restent à surmonter pour aboutir à un accord de paix.
Les ministres des Affaires étrangères des trois pays se retrouveront les 9 et 10 septembre
Luanda a précisé que l’objectif actuel est de dépasser le simple cessez-le-feu précédemment signé. Lors des discussions à huis clos, le médiateur angolais a présenté aux deux parties un document visant à aboutir à une solution négociée et pacifique, sous la forme d’un accord de paix durable et définitif, selon des sources angolaises. Le contenu de ce document avait déjà été au centre des échanges entre le président angolais et ses homologues congolais et rwandais, qu’il a rencontrés séparément ce mois d’août.
Les parties se sont déjà mises d’accord sur la nécessité impérative de mettre en œuvre un plan de neutralisation des FDLR. Ce document, initialement présenté par Kinshasa, a été révisé les 7 et 8 août par les trois parties, aboutissant à un plan harmonisé pour neutraliser ce groupe que Kigali considère comme une menace réelle pour les institutions rwandaises.
Sur le principe, les parties ont également convenu de renforcer le mécanisme de vérification ad hoc, en intégrant des experts du renseignement des trois pays et en envisageant la possibilité d’associer d’autres parties prenantes pour s’assurer du respect du cessez-le-feu, supposé en vigueur depuis le 4 août.
Cependant, des divergences subsistent notamment sur les principaux points de l’agenda des autorités congolaises. À ce stade, aucune avancée n’a été enregistrée concernant le retrait des troupes rwandaises du sol congolais. Kinshasa espère aussi obtenir la fin du soutien de Kigali au M23, qui continue de gagner du terrain, en particulier dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu.
D’autres points, comme les rapports économiques entre les parties congolaise et rwandaise, figurent également à l’agenda. Les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda se retrouveront les 9 et 10 septembre pour poursuivre les discussions, précédées de travaux d’experts prévus à la fin du mois.
Sur le terrain, le M23 a déclaré ne pas se sentir concerné par les discussions de Luanda, poursuivant ainsi l’avancée de ses troupes vers d’autres zones.