Les autorités nigérianes critiquent l’influence étrangère et répriment sévèrement les manifestants s’opposant à leur politique économique libérale, alors que l’inflation a grimpé à 34 %. Selon Amnesty International, les manifestations ont déjà causé la mort de 21 personnes.
Le général Christopher Musa, chef d’état-major de l’armée nigériane, a déclaré après une réunion entre les hauts responsables militaires et le président Bola Tinubu, le lundi 5 août, que le fait de brandir des drapeaux étrangers est « absolument inacceptable » et sera traité comme un acte de trahison. Cette déclaration marque un durcissement du discours des autorités au cinquième jour d’une importante mobilisation contre la hausse du coût de la vie et les réformes économiques du gouvernement.
Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président Tinubu a introduit plusieurs réformes libérales, dont la réduction des subventions sur le carburant et la libéralisation du taux de change du naira. Ces mesures ont entraîné un triplement du prix de l’essence et une flambée générale des prix. L’inflation a atteint 34 % en juin, et les prix alimentaires ont augmenté de plus de 40 %, laissant une partie des 220 millions d’habitants du pays dans l’incapacité de se nourrir correctement. Les manifestants, qui défilent sous le slogan #endbadgovernance (mettre fin à la mauvaise gouvernance), expriment leur désespoir par des chants et des slogans demandant le départ du président Tinubu.