Dans La Semaine de JA, sur RFI, François Soudan revient sur l’enlèvement des deux leaders du Front national de défense de la Constitution (FNDC) le 9 juillet dernier. Leurs épouses respectives ont porté plainte à Paris contre le dirigeant de la transition guinéenne, Mamadi Doumbouya.
En Guinée, l’inquiétude s’accroît après l’enlèvement de deux opposants emblématiques dans le pays, Foniké Menguè et Billo Bah. Tous deux sont des leaders du FNDC, ce regroupement civique qui est à l’origine d’une série de manifestations en 2019 et 2020 pour protester contre le troisième mandat présidentiel d’Alpha Condé.
Les deux hommes ont été enlevés dans la soirée du 9 juillet, en compagnie du responsable du FNDC de la commune de Matoto, Mohamed Cissé. Relâché quelques jours plus tard, et réfugié dans un pays voisin, Cissé a livré un témoignage glaçant sur les circonstances de l’enlèvement, opéré par une force mixte de gendarmes et d’éléments des Forces spéciales guinéennes, dont est issu Mamadi Doumbouya.
Dans son témoignage, il évoque même avoir transité, avec Foniké Menguè et Billo Bah, par la cour du palais présidentiel Mohamed V avant leur transfèrement dans la prison de la base militaire de l’île de Kassa, au large de Conakry, qui a déjà servi de lieu de détention secrète sous les régimes de Lansana Conté et de Dadis Camara.
Scènes de tortures
Revenu les côtes cassées, Mohamed Cissé raconte les sévices perpétrés contre eux. Il parle notamment de scènes de torture et de tabassages répétés, particulièrement violents.
Si Mohamed Cissé a pu être relâché, c’est grâce à son statut au sein du FNDC : simple cadre du mouvement, contrairement à Foniké Menguè et Billo Bah qui, eux, en sont les deux principaux leaders, avec Sekou Koundouno. Ce dernier vit en exil au Sénégal.
Ils sont, avec d’autres, à l’origine de la création, il y a cinq ans, du FNDC, dont le but était de donner une transversalité politique à la contestation du troisième mandat d’Alpha Condé. Et même s’il est officiellement dissous depuis deux ans, le regroupement civique représente aujourd’hui la seule opposition politique véritablement structurée en Guinée, dont l’objectif est clair : la fin de la transition militaire.
D’Istanbul, Alpha Condé œuvre au départ des militaires
Dans La Semaine de JA, François Soudan revient aussi sur la situation de l’ancien président Alpha Condé, qui vit à Istanbul, en Turquie, depuis maintenant un peu plus de deux ans.
À 86 ans, il pilote toujours son parti, le RPG, à distance, et garde un objectif en tête : le départ des militaires et le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée. En clair, son propre retour au pouvoir.
Une divergence majeure entre lui, Cellou Dalein Diallo et le FNDC, lesquels souhaitent également la fin de la transition, mais en aucun cas le rétablissement d’Alpha Condé dans ses fonctions présidentielles,