Cour des comptes, Commission européenne, FMI… La France est pressée de toute part pour rapidement faire évoluer sa trajectoire budgétaire vers un retour à l’équilibre. Revu à la hausse en début d’année à 5,5% du PIB pour l’année 2023, le déficit français n’est plus repassé sous les 3% depuis 2018.
Pour François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France invité ce vendredi sur BFM Business, si la France doit revenir dans les clous, ce n’est pas pour satisfaire aux règles européennes.
« Il ne faut pas opposer l’intérêt national et l’intérêt européen, les deux convergent, assure-t-il. Je ne veux pas préjuger des choix qui seront faits mais il est très important que la France garde la maîtrise de sa dette publique et de ses déficits. »
La France est copropriétaire de l’euro
La règle des 3% du déficit du Budget est inscrite dans le Pacte de stabilité européen depuis le Traité de Maastricht.
« C’est la condition pour que nous puissions continuer à partager à 20 une bonne monnaie à laquelle les Français sont attachés, les trois quarts des Français veulent garder l’euro, rappelle le gouverneur de la Banque de France. […] Nous sommes 20 pays à être copropropriétaires de l’euro […] il y a des règles du jeu communes pour pouvoir bénéficier de cette monnaie, il faut les respecter. »
Mais le retour à des niveaux de déficits budgétaires moins excessifs permettrait surtout aux pays de retrouver des marges de manœuvre et de l’indépendance. La charge de la dette (les intérêts payés aux investisseurs qui détiennent des obligations d’Etat) devraient représenter 55 milliards d’euros en 2024, soit le troisième poste de dépense public derrière l’Éducation et les Armées.
« [Réduire le déficit] c’est le moyen pour nous de mieux maîtriser la dette publique et d’éviter de transférer la charge aux générations suivantes », insiste François Villeroy de Galhau.
Si le gouverneur ne se dit pas à titre personnel défavorable à quelques hausses d’impôts ciblés, il s’est plusieurs fois prononcé en faveur de la réduction de la dépense publique pour réduire ces déficits.
« Dans la compétition économique, nos PME, nos entreprises ne peuvent pas être alourdies par des impôts trop lourds », jugeait-il dans une interview après le second tour des législatives