Au palais présidentiel du Bord de mer à Libreville, le général Brice Oligui Nguema a célébré la nationalisation de la société pétrolière Assala Energy, précédemment détenue par le fonds d’investissement américain Carlyle et maintenant propriété de l’entreprise publique Gabon Oil Company (GOC). La cérémonie de remise des documents de rachat a mis en avant cette démarche comme une affirmation claire de la souveraineté nationale, bien que la nationalisation ait été officielle depuis février.
L’économie du Gabon, fortement dépendante du pétrole qui représentait 68 % des exportations en 2023, voit ainsi une récupération significative de ses ressources. Brice Oligui Nguema a souligné que cette acquisition permet désormais au pays de produire 25 % de sa production nationale de pétrole, alors qu’Assala Energy, la deuxième entreprise pétrolière du Gabon derrière Perenco, produit en moyenne 45 000 barils par jour.
La transaction, initialement prévue avec Maurel & Prom en août 2023, a vu l’intervention de l’État gabonais exercer son droit de préemption pour acquérir Assala Energy pour environ 1,3 milliard de dollars (environ 1,2 milliard d’euros au taux de change actuel).
Pour les autorités de transition, l’objectif est de bénéficier des retombées économiques de cette activité pétrolière, longtemps dominée par la famille Bongo, au pouvoir depuis 1967 jusqu’au coup d'État du général Oligui Nguema en août 2023. Cette initiative vise également à rompre avec les pratiques antérieures d'enrichissement personnel au détriment du bien-être de la population gabonaise.
Malgré ces ambitions, la rentabilisation de cette acquisition pourrait être un défi, certains experts estimant que le prix payé dépasse la valeur réelle des actifs, ce qui pourrait rendre l’opération difficile à rentabiliser à court terme.