La Banque mondiale a informé le gouvernement de transition du Gabon, dans un courrier daté du 1er juillet, que les décaissements à destination du pays étaient gelés en raison d’impayés accumulés. Cette communication confidentielle pleine d’émoi a été rendue publique par la presse gabonaise, jetant ainsi une lumière crue sur les difficultés financières auxquelles fait face le nouveau régime dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, arrivé au pouvoir après un coup d’État contre Ali Bongo Ondimba en août 2023.
La Banque mondiale a réagi en déplorant la fuite de ce courrier, soulignant que de telles communications sont habituelles et que la situation est en voie de résolution. Le ministère gabonais des comptes publics a confirmé avoir déjà effectué les paiements nécessaires pour régulariser la situation, cherchant ainsi à apaiser les craintes quant à la capacité du gouvernement à gérer ses obligations financières.
Cependant, malgré ces assurances, les préoccupations concernant la santé financière du Gabon persistent. Mi-juin, l’agence de notation Moody’s a abaissé la note du pays de Caa1 à Caa2, soulignant une situation budgétaire plus fragile que prévue initialement. Cette dégradation de la notation risque de compromettre davantage la confiance des investisseurs étrangers, rendant plus difficile l’accès du Gabon aux financements internationaux et exacerbant les pressions économiques sur le gouvernement de transition.
Ainsi, la stabilité financière et la crédibilité économique du Gabon sous ce nouveau leadership sont mises à l’épreuve, alors que le pays cherche à naviguer à travers une période de transition politique tumultueuse et des défis économiques croissants.