Environ 25 personnes ont péri dans le naufrage de leur embarcation alors qu’elles tentaient de fuir les combats opposant les forces paramilitaires et l’armée dans le sud-est du Soudan, a indiqué jeudi un groupe pro-démocratie.
« Environ 25 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont trouvé la mort dans le naufrage d’un bateau » alors qu’elles traversaient le Nil Bleu dans l’Etat du Sennar, a déclaré dans un communiqué le Comité de résistance local, sans préciser la date. « Des familles entières » ont péri en tentant de fuir face à l’avancée récente des paramilitaires dans la région, a ajouté le groupe pro-démocratie qui documente et organise l’entraide entre habitants.
Ce nouveau drame survient au moment où les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée, ont réalisé une percée significative depuis fin juin dans cette vaste région du Soudan, au prix de violents combats.
Les autorités locales de l’Etat de Gedaref ont estimé jeudi à 120.000 le nombre de personnes déplacées arrivées récemment à Gedaref, un Etat voisin du Sennar relativement épargné par les violences. Parmi elles, 90.000 ont été officiellement enregistrées, selon la même source. Lundi, le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a indiqué que plus de 55.000 personnes avaient fui la ville de Sinja, capitale du Sennar, où plus d’un demi-million de personnes s’étaient réfugiées pour échapper à la guerre.
Deux jours auparavant, les FSR avaient annoncé avoir pris le contrôle d’une base stratégique de l’armée à Sinja, entraînant une crise humanitaire majeure avec la fuite de nombreux de villageois à bord de petites embarcations en bois sur le Nil. La plupart ont convergé vers Gedaref, qui accueille déjà plus de 600.000 déplacés, selon l’ONU.
Depuis avril 2023, une guerre oppose l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux FSR de son ex-adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo.
Quatorze mois de conflit au Soudan ont fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de neuf millions de Soudanais. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre pour avoir visé délibérément des civils et bloqué l’aide humanitaire.